Ancien premier ministre et président de la République d’Arménie, Armen Sarkissian passe en revue onze [1] petits pays, dont la plupart ont su assurer avec succès leur prospérité économique mais plus encore développer un modèle de société qui leur convienne. Sarkissian se défend de vouloir écrire un livre académique et à ce titre ne propose pas de définition formelle de ce qui constitue un petit pays, même s’il suggère une limite supérieure à la population de l’ordre de 15 millions d’âmes. Sur la base d’une liste forcément arbitraire, l’auteur s’interroge sur les points communs que ces pays entretiennent entre eux, une naissance parfois traumatique, une diplomatie agile, la mise en œuvre d’une politique pragmatique qui fasse l’objet d’un large consensus. A première vue, il est davantage aisé de souligner les différences : certains sont dotés de vastes ressources naturelles (Qatar, EAU, Botswana) et d’autres pas ; certains bénéficient d’une vaste diaspora (Irlande,…
La Nouvelle Ligne
Le 12 mars 1938, la Wehrmacht pénétrait en Autriche et mettait fin par la force à l’occasion d’un épisode désormais connu comme l’Anschluss à la Première République d’Autriche. Née en 1918 des décombres de l’empire des Habsbourg, cette république est malaimée de ses habitants. Alors que les peuples slaves de l’empire proclament leur indépendance et que la Hongrie est démantelée, l’Autriche, selon le mot prêté à Clémenceau, c’est ce qui reste. Ce qui reste ce sont les populations, environ 6.5 millions d’habitants, de langue allemande regroupées dans une petite république alpine qui ne se reconnaît pas dans les frontières que lui imposeront les Traités. Aussi, le 12 novembre 1918, au lendemain de la renonciation au pouvoir de l’empereur Charles Ier, l’Assemblée nationale provisoire vote une loi dont l’article 2 stipulait que « L’Autriche-allemande fait partie intégrante de la République allemande « Deutschösterreich ist ein Bestandteil der deutschen Republik « . En d’autres mots,…
En des temps reculés, au terme de son service militaire, La Nouvelle Ligne avait prêté serment en qualité de sous-lieutenant selon la formule : « Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du Peuple belge ». Quel est donc ce peuple belge ? Publiée par les Éditions Nevicata, la Collection Âme des Peuples se propose de livrer au lecteur une clé de compréhension d’un pays, d’une région ou d’un peuple, qui ne soit ni un livre savant ni non plus un guide de voyage. Dirigée par Richard Werly, journaliste suisse établi à Paris, elle célèbre cette année son 10e anniversaire avec la parution au printemps 2024 d’un ouvrage consacré à la Belgique, qui reprend la formule de la Collection, un essai suivi de trois entretiens menés par l’auteur. Grand reporter, journaliste spécialisé de l’actualité belge et internationale, François Janne d’Othée plonge dans son pays à la recherche d’une âme…
« Transmise oralement d’un professeur à son élève, cette pratique encourage la cohésion collective et la mémoire socioculturelle. Elle est un moyen d’expression et de dialogue intergénérationnel, sa valeur culturelle est reconnue aussi bien au niveau national qu’international », Derrière ce jargon sans âme, il convient de reconnaître et de saluer la décision par l’UNESCO en décembre dernier d’inscrire l’art lyrique italien au patrimoine immatériel de l’humanité. La Nouvelle Ligne soulève son calice joyeux face à cette décision, que la beauté du bel canto fleurisse. Elle en profite pour mener l’enquête sur le lien particulier qui lie l’art lyrique et la langue italienne. Par convention, on attribue à l’année 1607, date de création de l’Orfeo de Claudio Monteverdi, la naissance de l’opéra tel que nous le connaissons depuis lors. L’humanité n’a pas attendu Monteverdi pour apprendre à chanter, que ce soient des berceuses, des chants populaires ou des messes mais Monteverdi a…
Peu se souviendront aujourd’hui du Baron Corvo, le pseudonyme utilisé par Frederick Rolfe (1860-1913), un auteur anglais converti au catholicisme, candidat à la prêtrise, refusé par ses supérieurs, homosexuel avoué. Hadrien VII, son roman le plus connu, se présente sous la forme d’une fiction autobiographique, un procédé qui permet à l’auteur de revoir sa vie passée et de soit punir soit récompenser de manière fictive ses amis et connaissances. Dans ce roman, l’auteur crée le personnage de Georges Arthur Rose, lui aussi refoulé du séminaire. Cependant à l’issue du supposé blocage du conclave qui s’ouvre avec le décès de Léon XIII en 1903, deux prélats viennent rendre visite à Rose, lui présentent leurs excuses pour les tracasseries subies, l’ordonnent prêtre aussitôt et le conduisent à Rome où les cardinaux réunis à nouveau l’élisent pape. Rose prend alors le nom de règne Hadrien VII au motif que le dernier pape non…