Le 12 mars 1938, la Wehrmacht pénétrait en Autriche et mettait fin par la force à l’occasion d’un épisode désormais connu comme l’Anschluss à la Première République d’Autriche. Née en 1918 des décombres de l’empire des Habsbourg, cette république est malaimée de ses habitants. Alors que les peuples slaves de l’empire proclament leur indépendance et que la Hongrie est démantelée, l’Autriche, selon le mot prêté à Clémenceau, c’est ce qui reste. Ce qui reste ce sont les populations, environ 6.5 millions d’habitants, de langue allemande regroupées dans une petite république alpine qui ne se reconnaît pas dans les frontières que lui imposeront les Traités. Aussi, le 12 novembre 1918, au lendemain de la renonciation au pouvoir de l’empereur Charles Ier, l’Assemblée nationale provisoire vote une loi dont l’article 2 stipulait que « L’Autriche-allemande fait partie intégrante de la République allemande « Deutschösterreich ist ein Bestandteil der deutschen Republik « . En d’autres mots,…
Article publié dans “Critiques et recensions”
En des temps reculés, au terme de son service militaire, La Nouvelle Ligne avait prêté serment en qualité de sous-lieutenant selon la formule : « Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du Peuple belge ». Quel est donc ce peuple belge ? Publiée par les Éditions Nevicata, la Collection Âme des Peuples se propose de livrer au lecteur une clé de compréhension d’un pays, d’une région ou d’un peuple, qui ne soit ni un livre savant ni non plus un guide de voyage. Dirigée par Richard Werly, journaliste suisse établi à Paris, elle célèbre cette année son 10e anniversaire avec la parution au printemps 2024 d’un ouvrage consacré à la Belgique, qui reprend la formule de la Collection, un essai suivi de trois entretiens menés par l’auteur. Grand reporter, journaliste spécialisé de l’actualité belge et internationale, François Janne d’Othée plonge dans son pays à la recherche d’une âme…
Peu se souviendront aujourd’hui du Baron Corvo, le pseudonyme utilisé par Frederick Rolfe (1860-1913), un auteur anglais converti au catholicisme, candidat à la prêtrise, refusé par ses supérieurs, homosexuel avoué. Hadrien VII, son roman le plus connu, se présente sous la forme d’une fiction autobiographique, un procédé qui permet à l’auteur de revoir sa vie passée et de soit punir soit récompenser de manière fictive ses amis et connaissances. Dans ce roman, l’auteur crée le personnage de Georges Arthur Rose, lui aussi refoulé du séminaire. Cependant à l’issue du supposé blocage du conclave qui s’ouvre avec le décès de Léon XIII en 1903, deux prélats viennent rendre visite à Rose, lui présentent leurs excuses pour les tracasseries subies, l’ordonnent prêtre aussitôt et le conduisent à Rome où les cardinaux réunis à nouveau l’élisent pape. Rose prend alors le nom de règne Hadrien VII au motif que le dernier pape non…