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La Diplomate

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La Diplomate- saison 2

En 1951 paraissait I love Lucy, considérée aujourd’hui comme le prototype des sitcoms, ou situation comedies, où un certain nombre de personnages reviennent d’un épisode à l’autre tandis que la situation dans laquelle ils sont plongés varie.

Aux décors de cuisine de I love Lucy, succèdent aujourd’hui les immeubles à Mayfair, les châteaux en Angleterre et même la cathédrale Saint-Paul, qui fournissent le cadre de La Diplomate, une série produite par Netflix qui en a diffusé la deuxième saison l’automne dernier.

Et au personnage de Lucy succède celui de Kate Wyler, porté par Keri Russell à l’écran, qui incarne la diplomate, en l’occurence l’ambassadeur des Etats-Unis auprès du Royaume-Uni et autour de laquelle tournent toutes les relations qui nourrissent l’intrigue. 

Tout d’abord il y a son mari, Hal Wyler (Rufus Sewell), lui-même ancien ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan, avec qui elle joue au chat et à la souris. Leurs rôles sont interchangeables car, s’ils sont l’un et l’autre tentés par le divorce, ils savent l’un et l’autre que leurs intérêts respectifs seront mieux servis par la poursuite de leur mariage. Vient ensuite Nicol Trowbridge (Rory Kinnear) dans le rôle du Premier Ministre britannique, sorte de caricature de Boris Johnson, mieux coiffé mais plus colérique. Enfin il y a Austin Dennison (David Gyasi), ministre britannique des Affaires Etrangères avec qui Kate Wyler entretien des relations professionnelles bien sûr, dont le spectateur se demande sans cesse si elles déboucheront ou non sur un ménage à trois. Quelques personnages secondaires, un ministre conseiller, un chef de poste en charge de la direction de l’antenne locale de la CIA, viennent compléter ce tableau.

Une intrigue farfelue

Keri Russell, qui s’était déjà distinguée il y a une dizaine d’années dans la série Les Américains, campe ici le personnage d’un ambassadeur toujours vêtu de jeans et les cheveux en bataille. Si ce personnage peut paraître peu vraisemblable, il l’est toujours davantage que l’intrigue principale qui voit Nicol Trowbridge soupçonné d’avoir commandité un attentat contre un porte-avions de la Royal Navy. Keri Russel entretient avec talent les deux dimensions qui fournissent le ressort à la série, les enjeux politiques d’une part, qui croisent sans cesse sa relation conjugale d’autre part, et qui elle-même se nourrit de cette tension politique.

Avec la saison 2, le spectateur fermera de bonne grâce les yeux sur le caractère implausible de l’intrigue et se laissera prendre au double jeu du monde diplomatique, où les ambitions de chacun priment sur les relations.  A cet égard, la mise en scène de l’apparition puis de l’exfiltration d’une informatrice de l’ambassade des Etats-Unis au cours d’une liturgie de funérailles qui se déroule à la cathédrale Saint-Paul est particulièrement réussie. Mais ce qui fait sans doute le charme de la série, ce sont ces brillants dialogues auxquels les personnages se livrent à fleuret moucheté

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