Le Pape François et Donald Trump
A première vue tout oppose Donald Trump au Pape François et en particulier leur attitude à l’égard des migrants qui, aux Etats-Unis, arrivent principalement en provenance de l’Amérique du Sud, le continent d’origine du Pape.
Pourtant, la Nouvelle Ligne estime que les deux hommes présentent des traits communs quant à leur mode de gouvernance, que caractérise une volonté de rupture alliée à un style de gestion tout autant autoritaire qu’imprévisible.
Une volonté de rupture
On l’a vu, les deux hommes affichent une forte volonté de rupture avec l’œuvre de leur prédécesseur, et qui culmine dans le cas de Trump avec l’insurrection du 6 janvier et l’abandon des politiques DEI mises en œuvre par l’administration Biden. Pour sa part, le Pape François ne demeure pas en reste et, s’il n’appelle pas à l’émeute, il ne se prive pas d’inviter les jeunes à flanquer la pagaille (Hay que hacer lio !). L’un et l’autre affirment leur très forte personnalité au détriment de la structure administrative qu’ils n’hésitent pas à casser, Trump avec Musk et DOGE, tandis que le Pape François démolissait de fond en comble l’Institut Jean-Paul II pour la famille, tout en prétendant ne pas le faire.
A ce propos, il est piquant de noter que, pour fonder leur action, les deux hommes se dotent mutatis mutandis d’un instrument juridique similaire, qui ne requière aucune sanction par un tiers, l’Executive Order dans le cas du Président Trump et le motu proprio dans le cas du Pape François.
Une prime à la loyauté
Hommes fourbes (au sens italien du mot), ils ne se privent pas de s’entourer de collaborateurs dont le passé peut susciter des interrogations, Elon Musk, Robert Kennedy Jr et Peter Hegseth pour l’un et le cardinal Victor Tucho Fernandez, Dario Vigano (démasqué pour tromperie), Battista Rica (surpris en compagnie d’un prostitué à la nonciature de Montevideo), monseigneur Gustavo Zanchetta (condamné à quatre de prison pour agressions sexuelles en Argentine) pour l’autre. Le point commun qui relie ces hommes est la loyauté absolue dont il font montre envers leur patron, alliée à des compétences qui sans être absentes ne constituent pas non plus le premier critère de recrutement (du propre aveu du cardinal Fernandez) et enfin la bienveillance dont ils bénéficient de la part de leur patron respectif, récompense précisément de leur loyauté.
L’homme du peuple
Et puis il y a le populisme. Kamala works for they/them, President Trump works for you, proclamait un slogan génial pendant la campagne présidentielle de 2024. Quant au Pape François, de l’avis de La Nouvelle Ligne, il ne cache pas son attachement au péronisme, une doctrine politique où le chef fait fi des corps intermédiaires et noue un rapport direct avec le peuple qu’il entend incarner.
Le flou, nouvel outil de gouvernance
Enfin, les deux hommes se plaisent à entretenir le flou, à opérer en dehors des structures habituelles de gouvernement et à utiliser une communication ciblée mais informelle, Truth Social pour l’un, les conférences de presse dans l’avion pour l’autre, pour faire passer leur véritable message, souvent sous le couvert d’une phrase choc.
En définitive, voilà deux hommes aux sensibilités et aux orientations politiques très différentes, mais qui fonctionnent d’une manière similaire. Birds of a feather.
La Nouvelle Ligne reconnaît sa dette envers Chris Altieri, contributeur aiu site Crux Now, dont l’article publié le 4 février 2025 lui a fourni son inspiration pour cet article.
Excellent article.
Je n’avais pas eu l’idee de comparer le caractere des deux hommes, mais vous avez tout a fait raison. Un grand merci.
Cette analyse ne te ressemble pas, cher Dominique. A l’emporte pièce, sans arguments autres que subjectifs.
Quel bonheur d’avoir un pape qui se veut proche de chacun et d’avoir quelqu’un qui a l’humilité de demander qu’on prie pour lui parce que la charge est lourde!
Les églises sont vides, les gens de tradition catholique ne pratiquent plus parce que notre église ne correspond plus à notre monde. L’église n’accepte toujours pas que l’acte sexuel puisse exister en dehors du désir d’enfant etc etc etc
Voici enfin quelqu’un qui se rapproche de l’esprit des évangiles.
N’était-il pas temps de défier la curie? Les scandales à répétition, bien loin du message de notre christ, n’étaient jamais que des histoires qui n’étonnaient plus personne.
Quand à l’attitude du pape pendant les années de plomb, n’ayant jamais vécu sous un tel joug, je ne me permettrais pas de juger.
Je te conseille une merveilleuse bd: l’incroyable histoire de l’église d’Olivier Bobineau et Pascal Magnat. Elle a mérite de mettre en avant les hommes qui, comme le pape François, s’attellent contre vents et marées, à nous transmettre l’e message du christ.
Pour pousser la comparaison pourquoi ne dis tu pas que quand l’un parle de frugalité, l’autre crée une monnaie virtuelle?
J’hésite à répondre à ce genre d’inepties, puisque cela peut donner du crédit à l’auteur. Si l’on veut se faire une idée du caractère de François I, alors lisons plutôt Pape François de Jean-Marie Guénois.
Pourquoi n’avoir pas dit que « l’un sait sourire, l’autre pas »?
Cher Dominique, Je suis entièrement d’accord avec Florence et passablement choquée que que tu mettes sur un même plan la manière d’être du pape François qui a fort à faire contre ceux qui se prélassent dans le statu quo de positions dominantes et ne fait que prôner La défense des plus pauvres ce qui est paroles d’évangile, n’en déplaise à certains, et la manière de brute de Trump qui en raison de son caractère maladif cherche le désordre, la désunion et l’attaque des plus faibles pour le plus grand bien des plus riches.
Même sur la seule forme il n’y a aucune comparaison possible.
Au fait : monseigneur Vigano est depuis longtemps un des plus virulents attaquants du pape, alors qu’il a fait vœu d’obéissance.
Il s’agit ici de Dario Viganò, pas de Carlo Maria Viganò, l’ancien nonce excommunié
Je me désinscris de cette lettre .
Comparer le Pape François à ce grand délinquant qu est Donald Trump est infâme .
Ce sont des propos inacceptables au moment où nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres plutôt que d’attiser les conflits , comme le fait si bien Trump .
Bravo Madame.
Je trouve la comparaison faite entre le modus vivendi de l’ un et l’ autre tout à fait pertinente, et je regrette le ton de ceux qui ne le voit pas.
Il ne s’agit de comparer que des façons de gouverner et des caractères, et à ce niveau je trouve l’analyse parfaitement pertinente. D’ailleurs ce qui me frappe c’est le concert de louanges des pires dictateurs de la planète comme s’ils reconnaissaient l’un des leurs. Certes tout ça relève de l’hypocrisie diplomatique, mais quand même… Pour le reste si l’oeuvre de ce pape s’avère bonne et fructueuse pour l’Église, l’avenir le dira. Personnellement j’en doute. Mises à part ses déclarations au profit des pauvres, louables certainement mais mises en oeuvre de façon plus que discutables, je ne lui vois guère de qualités probantes. Mais comme il disait, qui suis-je pour le juger !! Espérons que son successeur sera à la hauteur des enjeux actuels et il y aura vraiment besoin de l’Esprit Saint…Marie Hélène du Parc Locmaria
Je vous suit. Il me semble qu’ en 2013 il fallait impérativement un pape qui puisse nettoyer les écuries d’ Augias. Il
y a eu le sarde Beciu, promu cardinal, maintenant devant les tribunaux pontificaux, et une crise financière au Vatican qui est sans pareil. Les déplacements en Iraq, en Centrafricaine sont louables il est vrai, ainsi que sa résistance aux tentatives de récupération de l’ actuel président francais. Les attaques des canonistes du défunt Pape Francois contre des séminaires, et organismes catholiques n’ ont rien fait pour l’ unité de l’ Eglise, sauf sous un prisme marxiste-léniniste.