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Ce que le monde doit à l’Eglise

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Pour l’Eglise, ce que le monde lui doit

Historien et journaliste, Christophe Dickès est un spécialiste du Saint-Siège et du catholicisme de manière plus large. Il a récemment publié un petit ouvrage, Pour l’Eglise, ce que le monde lui doit, dont l’objet est de mettre en lumière les apports de l’Eglise au monde au fil des siècles.

L’auteur estime en effet que non seulement le monde extérieur porte un regard négatif sur l’Eglise, volontiers décrite comme obscurantiste, mais que l’Eglise elle-même peine aujourd’hui à s’affirmer. Dickès juge que l’Eglise connaît mal sa propre histoire et que, pour cette raison, elle se replie sur une forme de repentance, alors que, selon le mot de Cicéron, l’histoire est au contraire maîtresse de vie et de vérité.

Le calendrier grégorien

Commençons par le calcul du temps. Tous ceux qui liront cet article lors de sa publication le 31 mai 2025, s’inscriront de fait dans le calendrier grégorien, introduit par le pape Grégoire XIII en 1582. Il s’est voulu l’expression des connaissances scientifiques du moment, qui avaient permis d’établir que le calendrier julien, jusque-là en vigueur, accusait un retard de onze jours par rapport à la course du soleil. S’il fait figure aujourd’hui de norme universelle, précisément parce qu’il décrit de manière exacte la révolution de la Terre autour du Soleil, cela n’a pas toujours été le cas. On signalera du reste le temps qu’il aura fallu aux pays issus de la Réforme pour adopter le calendrier, préférant avoir tort avec le Soleil que raison avec le pape.

Apologétique

Pour l’Eglise appartient clairement au genre littéraire de l’apologétique. Aussi, l’auteur s’attache-t-il à présenter les très nombreuses contributions que l’Eglise a apportées dans les domaines les plus variés. La diffusion du livre et donc de la lecture, la création des premières universités, la division de la journée en heures telle que nous la connaissons, tout cela naît au sein de l’Eglise. Mais surtout, c’est au sein de l’Eglise que surgit au Moyen-Âge la notion de doute, fondement-même de l’approche scientifique, car scruter la nature c’est chercher Dieu. Ainsi, l’Eglise est non seulement à l’origine de la toute première académie scientifique au monde, l’Accademia dei Lincèi en 1603, mais verra surgir en son sein de nombreux ecclésiastiques qui se révèleront des hommes de science de tout premier plan ; Copernic, Mendel, Teilhard de Chardin et Georges Lemaître sont de ceux-là.

La laïcité, fille de l’Eglise

Avec la réforme grégorienne à partir du XIe siècle, naît aussi la distinction entre l’ordre spirituel et l’ordre temporel. Fruit en quelque sorte de la querelle des investitures, cette distinction donnera lieu plus tard à la notion de laïcité (et qui ne réduit pas à la manière dont elle est traduite dans le paysage politique français), qui est propre au monde chrétien et demeure absente des pays musulmans jusqu’à nos jours.

C’est pourquoi, Dickès estime essentiel que l’Eglise se réapproprie sa propre histoire au motif qu’on en peut pas aimer les autres sans s’aimer soi-même.

Christophe Dickès, Pour l’Eglise, ce que le monde lui doit, Perrin, 2024.

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