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Joan Baez

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Joan Baez, la madone de la musique folk

A l’automne 2023, paraissait un documentaire, I am a noise, consacré à la vie et à la carrière de Joan Baez, l’artiste folk aujourd’hui âgée de plus de quatre-vingts ans. Fille d’un ingénieur d’originaire mexicaine et d’une écossaise, la jeune Joan découvrira très tôt la musique folk, dont Pete Seeger, l’un des principaux interprètes de la musique traditionnelle américaine mais aussi des chansons engagées (« protest songs »), se veut le porte-étendard. La chanson, une simple guitare acoustique, mis au service de l’action politique, voilà ce que sera non seulement l’engagement mais toute la vie de Joan Baez.

La Marche de Washington

En 1963, lors de la fameuse marche de Washington à l’occasion de laquelle Martin Luther King prononce son célèbre discours « I have a dream », Joan Baez et Bob Dylan interprètent en duo une des chansons de ce dernier, When the Ship comes in . Tous deux ont à peine vingt-deux ans. Alors que Dylan est un jeune compositeur à la voix rugueuse dont le talent n’a pas encore entièrement émergé, Baez, sans doute meilleure interprète que compositrice, lui apporte la caution d’une célébrité déjà établie. Chacun pressent que l’événement revêt une portée historique. Le monde entier découvre alors une jeune femme à l’allure d’une madone de Raphaël dotée d’une voix de soprano. On n’est pas à l’opéra mais Baez interprète ses chansons comme si on y était et leur confère une résonnance inégalée.

Joan Baez, d’une cause à l’autre

La marche sur Washington visait à réclamer les droits civiques en faveur des noirs (que Martin Luther King peut encore appeler negroes en 1963) des États du Sud. Ils obtiendront droit de cause dès l’année suivante lorsque le Congrès américain adoptera le Civil Rights Act. Plus rien désormais n’arrêtera Joan Baez. A cette première cause succédera celle de la guerre du Vietnam, de la guerre en Iraq, de la guerre en Ukraine, des droits réclamés par les homosexuels et même une cause posthume, la réhabilitation de Sacco et Vanzetti. De l’avis de La Nouvelle Ligne, au départ une interprète de talent qui met sa belle voix au service d’une cause, Baez est devenue au fil des ans une voix sans cesse en quête d’une cause nouvelle.

Il y a quelques années, Joan Baez avait effectué sa tournée d’adieu à travers le monde ; aujourd’hui, alors que sa voix est devenue plus grave et son registre moins étendu, Joan Baez a rangé sa guitare et se consacre à la peinture (comme Dylan du reste) et à ses poules. Si le titre, I am a noise, fait injure à la beauté céleste de la voix de Joan Baez, le documentaire rend hommage à la carrière d’une grande artiste qui aura nourri les goûts de la Nouvelle Ligne dans sa jeunesse.

Note: dans une version précédente, La Nouvelle Ligne Avait écrit que Bob Dylan avait 21 ans en 1963, alors qu’il en avait 22. L’auteur présente ses excuses à ses lecteurs.

4 Commentaires

  1. Michael Johnson Michael Johnson 17 janvier 2024

    Merci pour ce commentaire intéressant. Je ne voudrais pas être pédant, mais au moment de la Marche sur Washington (28 août 1963), Bob Dylan avait 22 ans (et non pas à peine 21 ans). Il est né le 24 mai 1961.

  2. Michael Johnson Michael Johnson 17 janvier 2024

    Pardon: le 24 mai 1941

  3. Manuel de Dieuleveult Manuel de Dieuleveult 17 janvier 2024

    Toute notre jeunesse Dominique !

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