La Géographie, source de mythes
Autrefois, figuraient sur les cartes anciennes des monstres marins qui illustraient les mythes qui hantaient l’esprit des hommes d’alors, des terres peuplées de monstres ou de peuples inconnus. Selon l’auteur d’autres mythes les ont remplacés et président aujourd’hui à la manière dont la cartographie moderne façonne notre vision du monde. Aussi Paul Richardson, professeur de géographie à l’Université de Birmingham, s’attaque-t-il à démonter les huit mythes qui selon lui déterminent la géographie moderne : le nombre des continents, les frontières, la nation, la souveraineté, la mesure de la croissance économique, l’expansionnisme russe, la Nouvelle Route de la Soie et finalement la supposée fatalité de l’Afrique. Selon l’auteur, ces mythes ne décrivent pas le monde tel qu’il est mais comme nous l’imaginons être.
Du mythe à l’opinion
De l’avis de La Nouvelle Ligne, plutôt que de mythes, il y aurait lieu de parler des prises de positions de Richardson. De son propre aveu, ce professeur dont les recherches se situent à l’intersection de la géographie politique et historique, vise à déconstruire la manière dont nous décrivons le monde et à s’opposer à un déterminisme environnemental.
Ainsi, plutôt que de parler des mythes du nombre des continents (qui va de cinq à sept selon qu’on inclut l’Antarctique et qu’on divise ou non l’Amérique en deux continents), La Nouvelle Ligne considère qu’il s’agit d’une convention dont on peut débattre. De même, elle estime que la nation n’est pas un mythe mais une réalité qui souvent s’appuie sur un mythe fondateur, Clovis, Guillaume Tell ou Guillaume le Conquérant.
En définitive, plutôt que de traiter de mythes et de leur déconstruction, ce livre expose les opinions de l’auteur en matière d’économie politique, par ailleurs parfaitement légitimes, et qu’on partagera ou pas.
Paul Richardson, Myths of Geography, The Bridge Street Press, 2024
Soyez le premier a laisser un commentaire