Slow Horses
Avec plus d’un an de retard, La Nouvelle Ligne a regardé avec grand plaisir la première saison de la série Slow Horses diffusée sur Apple TV+, tirée de la collection de polars intitulée Slough House due à la plume de Mick Herron, un auteur anglais de romans policiers.
Les romans comme la série mettent en scène les agents de MI5, réputés être des bras cassés surnommés Slow Horses envoyés au purgatoire de Slough House y effectuer des tâches sans intérêt et où ils caresseront, parfois en vain, l’espoir d’être réaffecté au siège, appelé The Park.
Cette équipe de troisième division est menée par son patron, Jackson Lamb (Gary Oldman), qui incarne par excellence l’anti-James Bond ; mal habillé, mal coiffé, malodorant, il s’enivre au whisky bon marché plutôt qu’au martini dry, tandis qu’il rudoie sans cesse ses subordonnés dans un langage qui ferait rougir un sergent instructeur.
Les Slow Horses se retrouvent à devoir retrouver un Britannique d’ascendance indienne kidnappé par un groupuscule d’extrême droite qui menace de le décapiter et de filmer la scène sur YouTube. L’affaire se corse dès lors qu’intervient le véritable MI5 que dirige Diana Taverner (Kristen Scott Thomas), surnommée Lady Di, sorte de Cruella sans foi ni loi des services secrets.
Outre la complexité de l’intrigue, la série séduit par ses dialogues spirituels et en particulier les joutes verbales que se livrent Lamb et Lady Di ; l’un et l’autre excellent dans le genre des sentences lapidaires : « C’est sûr que tu ne voulais pas le buter, sinon il serait toujours en vie ». Ces dialogues servent aussi à relâcher la tension parfois vive qui existe entre The Park, Slough House et les ravisseurs.
La qualité de l’interprétation
Mais ce qui emporte l’affaire en définitive, c’est la qualité de l’interprétation, que livrent au premier chef Gary Oldham, le Churchill de Darkest Hour, et Kristen Scott Thomas, suivis de leurs équipiers respectifs. Oldman en particulière déploie somme toute un fonds de bienveillance sous une couche de vulgarité qui fait de son personnage la caricature de George Smiley, le héros de John le Carré qu’il avait incarné à l’écran dans le film La Taupe en 2011.
Mélange de comédie sombre et de thriller, Slow Horses emmène le spectateur dans une intrigue aux confins du vraisemblable, à laquelle il se pliera de bonne grâce. La Nouvelle Ligne se réjouit d’attaquer la troisième saison, diffusée ces jours-ci.
Merci pour cette recension qui donne vraiment envie de visionner cette série !
J’aime beaucoup le « groupuscule d’extrême droite » qui menace de décapiter son otage: n’y a-t-il pas là erreur sur la personne?… J’imagine que c’est le prix à payer pour obtenir une diffusion et ne pas être accusé de « propager des messages de haine ».
Bien cordialement et joyeux Noël !