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Articles étiquetés comme “Bob Dylan”

La chasteté, mais pas tout de suite

« Seigneur, donne-moi la chasteté, mais pas tout de suite », écrivait Augustin tandis que de ses doigts fins il parcourait la ligne d’un sein ou le galbe d’une hanche. « Amare amabam », j’aimais aimer, dira-t-il plus tard de lui même dans les Confessions, après qu’il eût bu au calice des désirs et des douleurs. Peu d’hommes auront exercé une influence aussi profonde sur la pensée de ce qui deviendra l’Occident latin : Luther, moine augustinien et Calvin s’en réclament, Hannah Arendt lui consacre une thèse, Bob Dylan l’évoque dans une de ses chansons tandis que dans les Confessions, premier ouvrage de ce genre dans l’histoire de la littérature, Augustin s’y dévoile sans fard et s’adresse directement à Dieu comme à un interlocuteur à qui on peut effectivement s’adresser. Ecriture marquée par le « je », le genre sera appelé à un avenir heureux marqué notamment par la contribution de Jean-Jacques bien sûr. Chez Augustin, on y…

Bob Dylan – All along the Watchtower

All along the Watchtower compte parmi les plus célèbres titres de Bob Dylan, repris par de nombreux interprètes, Jimi Hendrix bien sûr mais aussi Brian Ferry, U2, Neil Young et bien d’autres encore. Plus tard dans sa vie Dylan, qui est juif, se convertira au christianisme et inaugurera avec l’album Slow Train Coming paru en 1979 une période musicale qui se revendique d’inspiration chrétienne. En 1967, lorsque paraît l’album John Wesley Harding sur lequel figure ce titre, on est encore loin de cette profession de foi affichée. Pourtant on y trouve une spiritualité exprimée en un langage poétique, de l’avis de La Ligne Claire la marque de Dylan, présente dès Blowing in the Wind, la chanson où le souffle de l’Esprit répond aux angoisses du monde. On pourra aussi écouter la chanson à la lumière des événements qui frappent le monde actuellement. All along the Watchtower [1] puise son inspiration…

With God on our side

Si le premier amendement à la constitution américaine interdit au Congrès d’instituer une religion d’Etat, l’influence du christianisme dans sa composante protestante sur la culture des Etats-Unis s’est avérée très profonde et a persisté après l’arrivée d’immigrés de pays catholiques et des Juifs d’Europe centrale à la fin du XIXe siècle. Dans le domaine musical, on trouve bien sûr le Gospel, une musique populaire religieuse répandue dans la communauté noire. Cependant, à partir des années 1960 et la diffusion de la musique folk, rock et pop, on y verra apparaître une composante religieuse à des degrés variables, qui vient s’insérer dans un univers plus vaste parmi d’autres compositions d’inspiration profane. La Ligne Claire ne fera pas mentir le vénérable adage In senectute tamquam in juventute, qu’elle vient tout juste d’inventer et selon lequel, en matière de musique populaire, les goûts à l’âge mûr demeurent ceux forgés à l’adolescence ; aussi est-ce…

Seigneur, donne-moi la chasteté

« Seigneur, donne-moi la chasteté, mais pas tout de suite », écrivait Augustin tandis que de ses doigts fins il parcourait la ligne d’un sein ou le galbe d’une hanche. « Amare amabam », j’aimais aimer, dira-t-il plus tard de lui même dans les Confessions, après qu’il eût bu au calice des désirs et des douleurs. Peu d’hommes auront exercé une influence aussi profonde sur la pensée de ce qui deviendra l’Occident latin : Luther, moine augustinien et Calvin s’en réclament, Hannah Arendt lui consacre une thèse, Bob Dylan l’évoque dans une de ses chansons tandis que dans les Confessions, premier ouvrage de ce genre dans l’histoire de la littérature, Augustin s’y dévoile sans fard et s’adresse directement à Dieu comme à un interlocuteur à qui on peut effectivement s’adresser. Ecriture marquée par le « je », le genre sera appelé à un avenir heureux marqué notamment par la contribution de Jean-Jacques bien sûr. Chez Augustin, on y…

Bob Dylan revisited

God said to Dylan, write me a song Bob said, man, you’re putting me on. God said no, you’re so wise The news said you won a prize.   Oh I’m feeling stuck now said Bob with a whine Let me start out on a bottle of wine There must be a way out of here That’s the news I want to hear.   You worry too much anyhow God said, you should know by now Listen to the ship’s bell ‘Cause you won the Nobel.   Nobel, said Bob, what the hell? It rhymes with Belle, the Memphis Belle Never heard of it, though it sounds hip Gotta bring it back to the ship.   The countess told me to go to Oslo I took the train but that was too slow I thought I’d asked the mighty Quinn He wasn’t in so I asked R.K. Linne.   Bob,…

Dylan, de la récré au Nobel

Forever young L’octroi du prix Nobel de littérature à Bob Dylan évoque chez La Ligne Claire des souvenirs de jeunesse, que vient teinter un peu de nostalgie. Alors adolescente, La Ligne Claire est redevable à un camarade de classe, YCC, un peu hors du monde mais au goût très sûr, et qui l’a guidée dans l’élaboration de sa culture en matière de musique rock, folk et un peu pop ; car YCC savait distinguer ce qui était « bon » de ce qui ne l’était pas et n’hésitait pas à prononcer, les sourcils froncés, des sentences sans appel au sujet des artistes qu’il jugeait commerciaux, Gilbert O’ Sullivan par exemple, ceux-là même qui souvent plaisaient aux filles de la classe. C’était une époque avant Youtube et iTunes où la cour de récré servait de corbeille d’échange des disques en vinyle qu’on ramenait chez soi pour les enregistrer sur des cassettes sous l’œil soupçonneux…