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La Duchesse de Kent

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Il y a quelques jours s’éteignait à l’âge de 92 ans Katherine Worsley, épouse du Duc de Kent, petit-fils du roi Georges V et cousin germain de feue la reine Elisabeth II.

Longtemps, elle a appuyé son mari dans le cadre de ses fonctions de représentation, mais elle a aussi su se forger une place à elle, en particulier lors de la remise des trophées des tournois de tennis de Wimbledon. Le monde retient d’elle son geste de consolation envers la joueuse Jana Novotná, en proie à l’émotion après sa défaite face à Steffi Graff en 1993.

Et puis, elle a renoncé à son prédicat de d’Altesse Royale, de même que François d’Assise s’était dépouillé de ses vêtements, et elle était devenue Madame Kent, professeur de musique.

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Et puis encore, la duchesse a franchi un pas qui, dans son contexte, est énorme : anglicane de naissance, en 1994 elle se convertit au catholicisme, en partie avec l’appui spirituel du Père Jean Charles-Roux. S’il s’agit certes avant tout d’une décision personnelle, elle revêt néanmoins une dimension politique considérable. En effet, l’Act of Settlement (modifié depuis) qui remonte à 1701, interdit aux membres de la famille royale de se convertir au catholicisme ou d’épouser un catholique sous peine d’exclusion de la succession à la couronne.

A l’époque, cette loi vise avant tout à exclure les membres catholiques de la Maison de Stuart et leurs successeurs mais il cristallise des siècles de préjudice mesquin à l’encontre des catholiques au Royaume-Uni. Dans la série Downton Abbey, Lord Grantham déclare à un moment donné que « Roman Catholicism sounds foreign », au sens où cette religion est perçue à la fois comme étrange et étrangère à l’âme de l’Angleterre. Si Grantham est bien entendu un personnage de fiction, sa remarque saisit néanmoins quelque chose de vrai dans la culture anglaise d’alors.

Un autre converti

Il y a quelques jours, le roi Charles III s’est rendu à Birmingham en visite auprès de l’Oratoire Saint Philippe Néri fondé par John Henry Newman, le converti le plus célèbre de son temps, depuis canonisé par le pape François en 2019 et tout récemment proclamé Docteur de l’Eglise par Léon XIV.

Le geste du Roi

Le 16 septembre le Roi Charles III, gouverneur suprême de l’Eglise d’Angleterre, assistera à la messe de funérailles de la Duchesse de Kent que célèbrera le cardinal Vincent Nichols dans la cathédrale de Westminster. On ne saurait minimiser la portée de ce geste de bienveillance. Il s’agira en effet des toutes premières funérailles catholiques publiques d’un membre de la famille royale depuis le XVIIe siècle et des toutes premières à être célébrées dans cette cathédrale.

Si le roi entend en premier lieu rendre hommage à caring Katie, une grande dame, dont la vie aura été marquée par la foi chrétienne, la noblesse, l’humilité et le dévouement, son geste recouvre une portée plus large qui résonne tout autant au sein de l’Eglise catholique que de l’Eglise d’Angleterre.

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