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Un roi pour la France?

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Un roi pour la France?

Parmi la foule des invités à l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, on pouvait reconnaître Michel Barnier, premier ministre démissionnaire. On a beaucoup attribué à l’actuelle composition tripartite de l’Assemblée Nationale la cause première du malaise politique dans lequel se trouve actuellement la France et la chute du gouvernement de M. Barnier.

La société française, en mal de roi

Cependant le remplacement d’une Assemblée Nationale partagée en deux camps à droite et à gauche, par sa composition actuelle est loin d’être inhabituelle et renvoie à celle qui avait prévalu au XIXe siècle. A cette époque le parlement était réparti entre légitimistes, orléanistes (et bonapartistes) et républicains, trois blocs qu’on retrouve aujourd’hui. En 1875, alors que le parlement est à majorité royaliste, faute d’entente entre ses deux branches légitimistes et orléanistes, c’est le camp républicain qui empoche la mise et conduit à la proclamation de la république.

A ces catégories d’alors, correspondent celles qu’on retrouve aujourd’hui, le droite souverainiste, le camp bourgeois du centre et la gauche menée par Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs vignettes permettent d’illustrer ce point de point de vue. Il y a quelques années, La Nouvelle Ligne pouvait voir placardée dans le métro parisien une affiche qui vantait le spectacle du Puy du Fou, et sur laquelle apparaissaient un grand nombre de personnages de l’histoire de France, mais dont un seul, Bonaparte, avait vécu avant la Révolution. Appelons cela une forme moderne de légitimisme.

Le bonapartisme en notre temps

Quant à Emmanuel Macron, il incarne selon ses propres mots un pouvoir jupitérien, forme moderne du bonapartisme. En ce qui concerne Le Nouveau Front Populaire, la coalition menée par M. Mélenchon, elle promet de renverser la table et, comme en 1875, de profiter de la mésentente entre les deux autres courants (pourtant majoritaires si on les combine) en vue d’instaurer un nouveau régime.

L’instauration de la 5e République par le Général de Gaulle est la réponse apportée pour tenter de sublimer ces divisions. De cœur un royaliste de tendance orléaniste, le Général a eu la sagesse de reconnaître que la restauration de la monarchie ne correspondait pas à une réalité politique. Ce sera donc la 5e République avec à sa tête un président-monarque qui n’aura de cesse d’évoquer la grandeur du pays.

Cependant, de ce fait, il revient au chef de l’État d’incarner en sa personne les contradictions qui traversent la Nation de la Révolution à ce jour. De l’avis de la Nouvelle Ligne, M. Macron, en particulier au cours de son second mandat, se comporte davantage en chef de bande qu’en chef de l’État dès lors qu’il décide à la façon de Jupiter qui inclure dans l’Olympe et qui en refouler. Toujours de l’avis de La Nouvelle Ligne, c’est la raison pour laquelle sa légitimité à sublimer les trois composantes politiques représentées à l’Assemblée Nationale est si contestée.

Un roi venu du nord

En 1831, le premier roi des Belges Léopold Ier, souverain constitutionnel, se plaignait de n’avoir accédé qu’à une monarchie républicaine. Pourtant, son successeur, le Roi Philippe, jouit de l’estime de tous, précisément parce qu’il se met à l’écoute de toutes les composantes de la société belge, dans le domaine politique comme dans tous les autres. On ne saurait en souhaiter davantage au chef de l’État en France.

4 Commentaires

  1. Vercken de Vreuschmen Vercken de Vreuschmen 11 décembre 2024

    Oui en outre un véritable arbitre, rôle qu’est sensé jouer le chef de l’Etat ne peut pleinement accomplir sa mission que s’il n’est pas issu de la mêlée politicienne auquel cas il peut être soupçonné de défendre son camp et de faire preuve de partialité.
    C’est me semble-t-il est la tare congénitale de la V ème République en France .La monarchie républicaine ne jouit d’aucun des avantages de la véritable monarchie.
    L’erreur du Général de Gaulle étant d’avoir établi des institutions à sa mesure alors qu’il n’était pas éternel…

    • du parc locmaria du parc locmaria 11 décembre 2024

      par pitié, « sensé » au lieu de « censé » !!!!!!!!!!!
      pour le reste OK

  2. Bernard J. Wohlwend Bernard J. Wohlwend 11 décembre 2024

    Bonne analyse. Le front républicain ! Mais où donc est la démocratie ? Le pouvoir jupiterien de Macron, l’ambition du parti unique, la destruction de l’Etat, de la souveraineté, de la France, but ultime des mondialistes !

  3. Roland de Rosière Roland de Rosière 11 décembre 2024

    L’ actuel président de la république francaise n’ est clairement pas aimé , et les rois en France l’ ont été.
    M.Macron incarne le pouvoir d’ un parti qui est devenu minoritaire.
    L’ avenir de la France, qui a de graves défis à surmonter requiert une autre approche.
    Un roi oui, en principe, mais il y a plusieurs candidats….

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