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Le Concile de Nicée

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La commémoration exemplaire du Concile de Nicée

Alors que le Pape Léon XIV célébrait ses jours derniers le 1700e anniversaire du Concile de Nicée en compagnie du Patriarche Œcuménique Barthélémy Ier, La Nouvelle Ligne attire l’attention de ses lecteurs sur l’ouvrage que Claire Reggio a consacré à ce premier concile, événement capital dans l’histoire de la chrétienté.

Chargée d’enseignement à l’Université Aix-Marseille, Claire Reggio vise, dans ce petit ouvrage introductif, à replacer le Concile de Nicée dans son contexte historique, a en dépeindre les principales personnalités, à en exposer les enjeux et les décisions prises, et enfin à en tracer les effets.

Spécialiste de l’Antiquité, l’auteur met en scène les principaux personnages tant dans le domaine civil que religieux, parmi lesquels émerge sans conteste la figure de l’empereur Constantin.

Nicée, le contexte politique

Constantin, en effet, avait mis fin à la tétrarchie, qui avait prévalu au tournant du siècle et rétabli l’unité de l’empire ; déjà en 313, il avait publié l’Édit de Milan, un édit de tolérance à l’égard des chrétiens. Si ce dernier mettait fin aux persécutions, il libérait aussi la parole, dirions-nous de nos jours, et avait conduit à l’émergence tant de nombreuses écoles philosophiques chrétiennes que de querelles au sein du peuple, selon ce que rapporte Grégoire de Nysse.

Premier concile œcuménique, c’est-à-dire universel, le concile de Nicée est convoqué à l’initiative de l’empereur Constantin qui estime que l’unité sur le plan religieux doit faire écho à celle qui prévaut désormais sur le plan politique. Le but poursuivi par Constantin est d’établir la concorde au sein de l’Eglise; il charge donc le Concile de s’accorder sur la date de Pâques et de trancher les débats théologiques au sujet de la question du Fils. En effet, de vives disputes agitaient l’Eglise d’alors, déclenchées en particulier par les prises de position d’une prêtre d’Alexandrie appelé Arius.

Les décisions du Concile de Nicée

Le concile adoptera donc une définition de la date de Pâques mais pas un mode de calcul suffisamment exact, compte tenu des connaissances en astronomie d’alors, si bien qu’occidentaux et orientaux continuent de nos jours à célébrer Pâques selon deux calendriers différents. Mais surtout, en réponse à la querelle de l’arianisme, le Concile adoptera une confession de foi, appelée Credo en latin, commune à la plupart des églises de nos jours, et que les catholiques récitent à la messe tous les dimanches.

Sous cet aspect qui peut paraître routinier, se cachent d’intenses réflexions. Peut-on même rédiger une définition de Dieu et plus encore faire appel à des notions issues de la philosophie grecque mais étrangères à la Bible, pour distinguer le Père du Fils et plus tard du Saint- Esprit ? Oui, répondent le Pères conciliaires, sous la présidence de l’empereur. Par ailleurs, le concile publiera vingt canons ou règles, qui traitent de sujets dont certains sont toujours d’actualité comme les mœurs des clercs ou la place des diaconnesses.

Les effets du Concile de Nicée dans l’histoire

Le Concile peinera à déployer tous ces effets en un premier temps, à telle enseigne que l’arianisme ne s’éteindra de manière définitive qu’au VIIe siècle. En revanche avec Constantin naît la figure du souverain protecteur de l’Eglise et qui donnera plus tard naissance aux monarchies chrétiennes en Europe. Mais surtout avec le concile de Nicée, le christianisme opère la mutation d’une simple prédication vers la constitution d’une doctrine chrétienne, la naissance d’une théologie dogmatique et l’émergence d’un droit canon.

Si le lecteur peut parfois se perdre parmi les disputations que se livrent Arius, Alexandre et Athanase sur le plan religieux et les batailles qu’engagent Constance et Maxence, Claire Reggio présente néanmoins un ouvrage très clair, rédigé avec rigueur, qui permet au lecteur non savant de prendre connaissance de cet événement capital dans l’histoire du christianisme.

Claire Reggio, Nicée, 1700 ans d’histoire, éditions du Cerf, 2025

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