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Dans l’ombre de Byzance

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Le destin des Chrétiens d’Orient

A l’heure où l’actualité politique nous rappelle le destin des Chrétiens d’Orient, il paraît opportun de se plonger à nouveau dans la lecture de Dans l’ombre de Byzance, un récit de voyage dû à la plume de William Dalrymple paru en 1997 sous le titre From the Holy Mountain.

Du Mont Athos à l’Egypte

En 1994, l’auteur entreprend un voyage sur les traces de Jean Moschos, un moine byzantin du VIe siècle, qui le porte du mont Athos, la montagne sainte du titre anglais, aux déserts d’Égypte et où il retrace tous les lieux liés à la présence chrétienne en Orient.

Si les chrétiens sont aujourd’hui menacés en Orient par les guerres, les persécutions et l’exil, il est bon de se rappeler que c’est là que le christianisme est né puis a fleuri, y compris sous les empires arabe et ottoman jusqu’au début du siècle dernier. L’itinéraire porte l’auteur à Istanbul bien sûr, où ne vit plus qu’une poignée de chrétiens, grecs et arméniens. En 1914, ils formaient encore la moitié de la population de la ville ; depuis les Arméniens ont été massacrés et les Grecs expulsés.

Près de trente ans après son périple, on lira avec un mélange d’étonnement et de regret le soulagement qu’éprouve Dalrymple en pénétrant en Syrie, le seul pays de la région où les chrétiens vivent alors en paix, sous la protection du gouvernement Assad. Il poursuit ensuite sa route au Liban, en Israël et les territoires occupés, au Sinaï et l’achève enfin en Égypte. Le terme de son périple est constitué par le monastère de Deir ul-Muharraq, qui à l’époque venait d’être attaqué par Gamaat Islamiya, un mouvement sunnite considéré comme une organisation terroriste.

Les Chrétiens d’Orient, une réalité complexe

Tout au long de son périple le long de la Méditerranée orientale, l’auteur y évoque le destin de ces congrégations orthodoxes dispersées par tout le Proche Orient. Il retrace leurs origines anciennes et leur histoire, aborde les liens complexes entre Islam, judaïsme et christianisme et enfin en livre un témoignage émouvant, où pointe sa propre quête spirituelle. Il séjourne tout aussi bien dans des endroits reculés, la Cappadoce où le désert de la Thébaïde, que dans des grandes villes, Constantinople, Jérusalem et Alexandrie, et trace un portrait bienveillant de ces communautés chrétiennes en proie à la guerre et la violence.

William Dalrymple, un auteur reconnu

Troisième livre de l’auteur, alors encore jeune, Dans l’ombre de Byzance, porte déjà la marque de ce qui sera son succès futur, un goût prononcé pour l’histoire associé à une plume érudite et élégante, qui fait, de l’avis de La Nouvelle Ligne, de Dalrymple le successeur de Patrick Leigh Fermor dans les lettres anglaises. Depuis lors, Dalrymple s’est acquis une grande réputation en qualité d’auteur spécialiste de l’Inde, dont témoignent ses ouvrages Le Moghol Blanc, le Retour d’un Roi ou encore l’Anarchie, qui traitent tous de l’Inde britannique.

Plus d’un quart de siècle après sa parution, Dans l’ombre de Byzance se révèle d’une lecture touchante pour tous ceux qui s’intéressent au destin troublé de cette région et de ses communautés chrétiennes en particulier.

William Dalrymple, From the Holy Mountain, Harper Collins, 2002 ; traduction française, Dans l’Ombre de Byzance, Editions Phébus, 2011

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