Nicolas Sarkozy
La condamnation ces jours derniers de Nicolas Sarkozy pour chef d’association de malfaiteurs l’introduit dans le club très restreint des chefs d’État condamnés et incarcérés, qui en France ne comptait que deux membres jusqu’ici, Louis XVI et le Maréchal Pétain.
Notons d’emblée que les circonstances qui président à ces trois procès sont bien différentes ; en 1793 la France est en proie à la tourmente révolutionnaire tandis que lorsque s’achève le procès du Maréchal en août 1945, le pays sort de près de six années de guerre. En comparaison, les difficultés actuelles rencontrées par le Premier Ministre à former un gouvernement paraissent bien modestes. Mais surtout les chefs d’accusation sont d’un tout autre ordre.
Louis XVI
Louis XVI, peut-on lire sur Wikipédia, est poursuivi pour trente-trois chefs d’accusation par la Convention qui s’érige elle-même en tribunal. Au terme du procès il sera condamné pour conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l’État et, comme chacun sait, exécuté le lendemain de sa condamnation. Le roi déchu se déclare « innocent de tout ce dont on l’inculpe », une protestation qu’on entendra à nouveau en 2025.
Le Maréchal Pétain
Le Maréchal Pétain quant à lui est jugé à l’été 1945 par la Haute Cour de Justice, une instance créée à la Libération. Il sera jugé coupable d’intelligence avec l’ennemi et de haute trahison, et condamné à mort. Le Général de Gaulle qui préside alors le Gouvernement Provisoire a la sagesse de ne pas procéder à l’exécution d’un homme âgé de quatre-vingt-neuf ans et de commuer sa peine à la détention à perpétuité. Comme bientôt Nicolas Sarkozy, le Maréchal Pétain connaître la prison et comme lui aussi, il sera déchu de la Légion d’Honneur.
En 1793, la République instruit un procès envers la monarchie, tandis qu’en 1945 c’est au tour de la résistance d’intenter un procès à la collaboration. Dans ce sens, il s’agit bien dans l’un et l’atre cas d’un procès politique dans lequel le chef de l’État incarne le camp des inculpés. Quelles que soient les intentions qu’on puisse prêter ou pas aux juges de l’ancien président, on ne retrouve rien de tout cela dans le procès de Nicolas Sarkozy qui ne concerne en rien les institutions de la République à laquelle il a présidé.
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