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Articles étiquetés comme “La Reine Elisabeth II”

The Crown, saison 6 : le fantôme de Diana

Il y a vingt-six ans le monde entier apprenait avec stupeur le décès de la Princesse Diana dans un accident de voiture dans le tunnel du pont de l’Alma à Paris. Célébrité mondiale de son vivant, la mort de la Princesse Diana produira une émotion inouïe qui viendra éclipser celle provoquée par Mère Theresa cinq jours plus tard. La sixième et dernière saison de la série The Crown qui paraît ces jours-ci s’ouvre donc sur la scène de l’accident mortel du 31 août 1997. Alors que son ex-mari, aujourd’hui le Roi Charles III, et ses deux fils, William et Harry, sont bien entendus tous trois toujours en vie, cette décision a donné lieu à des controverses dans la presse britannique. La scène d’ouverture fournira bientôt au réalisateur Peter Morgan de faire entrer en scène le fantôme de Diana. Il apparaît d’abord au prince Charles lorsque celui-ci se rend à la…

Prince Harry – Spare

« Nobody can make you feel inferior without your own consent ». Cette belle phrase, due à Eleanor Roosevelt, exprime de façon admirable l’essence de la dignité humaine qui ne peut être dégradée par le regard des autres que si l’on y accorde son propre consentement. Annoncées il y a trois mois, les mémoires du Prince Harry, rédigées avec la contribution d’un nègre sous un titre provocateur, « Spare », sont publiées aujourd'hui. En anglais, le dicton « the heir and the spare », deux mots qui riment, indiquent que la succession de la monarchie est assurée par la naissance d’un héritier (heir) et d’un suppléant (spare) le cas échéant. La Ligne Claire reconnaît volontiers que la position du spare au sein de l’institution monarchique est délicate et pas toujours facile à endosser. Troisième dans l’ordre de succession au trône au moment de sa naissance, le Prince Harry est aujourd’hui cinquième. Alors que le titre du livre suggère que le prince se morfond de sa position d’éternel second, il est clair désormais que le Prince Harry a peu de chances d’accéder au trône d’Angleterre, pas plus d’ailleurs que La Ligne Claire, à qui cette fonction aurait pourtant parfaitement convenu.

Downton Abbey : éternel recommencement

Peu liée par les contingences de l’actualité, La Ligne Claire a regardé avec plus de neuf mois de retard Downton Abbey, une nouvelle ère, paru au cinéma vers la fin de 2021. On ne change pas une équipe qui gagne de sorte que le réalisateur conserve non seulement son écurie d’acteurs mais reprend en substance le scénario de son premier film. Là où la famille royale s’était invitée en séjour à Downton Abbey, c’est désormais une équipe de cinéma qui y débarque, clin d’œil à la vraie vie qui voit le film tourné au château de Highclere, propriété du comte de Carnarvon. Mais une nouvelle invention technologique, le cinéma parlant, vient brouiller les cartes et distribuer les rôles de manière astucieuse si bien que chacun des personnages se verra amené à jouer un rôle autre que celui que la série lui assigne traditionnellement de façon quelque peu étriquée. Une intrigue…

Elisabeth II. sacre et sacrements

Le sacre du roi ou de la reine (souveraine) d’Angleterre puise ses origines dans la tradition biblique puisqu’on peut lire au chapitre XVI du 1er livre de Samuel que c’est au prophète qu’il revient d’imprimer l’onction au Roi David. Plus tard, Jésus, descendant de David selon la chair (Matthieu, chapitre Ier) sera reconnu de son vivant comme le Messie, un terme hébreu qui signifie l’Oint, Celui qui a reçu l’onction divine, et dont la traduction grecque est Christos. Plus tard encore, les Capétiens feront leur cette cérémonie du sacre qui du reste faisait du roi un diacre, et dont est issue à son tour le sacre des rois d’Angleterre. Il existe donc un lien intime entre l’onction d’une part et les chrétiens, ceux qui se réclament du Christos. Aussi, si la cérémonie du sacre revêt un caractère exceptionnel, elle partage le rite de l’onction sainte avec quatre autres sacrements, le…

Le jubilé de platine d’Elisabeth II

Célébré le mois dernier, la Ligne Claire juge que ce Jubilé représente un grand succès pas seulement pour la souveraine mais pour l’institution monarchique elle-même. Ces quatre jours de célébration ont en effet fourni l’occasion de mettre scène la majesté propre à l’institution, le décorum qui l’entoure mais surtout la famille royale elle-même qui l’incarne, une famille à la fois sui generis et semblable aux autres en définitive, avec ses joies et ses peines, les naissances, divorces et les deuils et son lot de querelles. Le clou cependant réside dans l’apparition au balcon du palais de Buckingham de la reine et de ses trois successeurs, quatre générations qui sont appelées selon leur âge à grandir, se marier, vieillir et mourir, illustrations de la monarchie, à la fois immuable et changeante. C’est la raison pour laquelle, de l’avis de La Ligne Claire, l’institution monarchique constitue la forme idéale de représentation de…

Spencer

Le film Spencer retrace ce que La Ligne Claire décrit comme trois jours de cauchemar vécus par la Princesse Diana à l’occasion des fêtes de Noël qui réunissent la famille royale d’Angleterre à Sandringham en 1991. Le spectateur sait que le couple princier divorcerait l’an d’après mais le personnage de Diana, interprété de manière remarquable par Kristen Stewart, n’a encore qu’une intuition floue de ce que sera sa vie future. En 2017, le réalisateur, Pablo Larraín, s’était distingué déjà avec Jackie, où, plutôt que de raconter la vie de la veuve du président Kennedy, il raconte la manière dont elle met en scène les funérailles de son mari. De même, avec Spencer, Larraín évite la banalité d’un biopic et s’éloigne franchement de la série The Crown qui vise à prodiguer aux spectateurs l’illusion de la réalité. Ici on baigne dans une atmosphère onirique, nourrie par une musique angoissante, où la…

Les Services secrets et Sa Majesté

Au chapitre XIII du livre des nombres, il est écrit que Moïse envoie douze espions explorer le pays de Canaan et faire rapport de ce qu’ils y trouvent, ce qui amène La Ligne Claire à classer l’espionnage au rang de deuxième plus vieux métier du monde. Richard Aldrich et Rory Cormac, deux professeurs aux universités de Warwick et de Nottingham, se sont attachés à décrire dans ce gros livre les liens complexes qui unissent la famille royale d’Angleterre au monde de l’espionnage au fil des siècles. Tantôt acteurs, tantôt objet et même victimes d’entreprises d’espionnages, les souverains britanniques et leur famille se situent au centre d’un réseau dont les mailles sont formées par MI5 et MI6, des diplomates et des policiers, des services secrets étrangers parfois amis et parfois pas, auxquels s’ajoute une longue liste de personnages louches. Les deux auteurs font démarrer leur histoire avec le règne d’Élisabeth Ière.…

Le dernier Espadon

La Ligne Claire s’était montrée assez critique envers les précédents épisodes des aventures de Blake et Mortimer, La Vallée des Immortels, tomes I et II, qu’elle juge indûment touffus et difficilement lisibles. Il semble que l’éditeur n’ait pas été insensible aux reproches formulés par La Ligne Claire puisque le tout dernier épisode, Le dernier Espadon, répond en substance à ses objections. Tout d’abord il s’agit d’une histoire qui tient en un seul album, qui lui confère davantage de cohérence. Ensuite, les scénaristes font preuve d’astuce dans la mesure où, d’une part ils raccrochent leur histoire à celle du Secret de l’Espadon, l’album qui fonde la série en 1946, mais où d’autre part ils s’en détachent presque entièrement. Ils évitent de ce fait l’inconvénient majeur qui consiste à devoir imbriquer le dernier épisode dans la chronologie de plus en étroite que forment l’ensemble des albums précédents. La levée de cet obstacle…

Harry et Meghan: Histoires de famille

Si la diffusion de l’interview de Harry et Meghan par Oprah Winfrey constitue le dernier épisode retentissant de ce feuilleton, l’avant dernier remonte au 19 février à peine, le jour où la Reine a dépouillé le jeune couple de leurs titres honorifiques. Le lendemain, loin des plateaux de télévision, le Pape François approuvait un décret qui reconnaît les vertus héroïques de George Spencer, en religion Frère Ignace de Saint Paul, à qui le Pape a désormais conféré le titre de Vénérable. Fils cadet du 2e Comte Spencer, George Spencer (1799-1864) fut d’abord ordonné prêtre au sein de l’Eglise anglicane avant de se convertir à la foi catholique en 1830 et d’être ordonné à nouveau prêtre catholique cette fois deux ans plus tard. On imagine mal le scandale et l’opprobre que cette conversion pouvait susciter à l’époque, en particulier au sein d’une famille de la haute aristocratie anglaise, pour qui, selon…