The Rolling Stones

Tiré de l’argot cockney, le titre du 24^e album des Rolling Stones paru en octobre dernier, le premier depuis 2005, désigne des bris de verre qui font suite à une effraction,

Saluons tout d’abord la prouesse de ces hommes âgés de 80 ans, qui se sont embarqués dans ce nouveau projet, qui témoigne de leur talent certes mais aussi de leur ardeur au travail. Mick Jagger, en vue de se produire sur scène pendant deux à trois heures, s’entraîne d’une part comme la Castafiore à faire des vocalises et d’autre part à des exercices de gymnastique, sans doute pas comme la Castafiore. Alors que le groupe a perdu son batteur Charlie Watts décédé en 2021, les Rolling Stones réunissent à l’occasion de Hackney Diamonds le gotha de la musique pop, entre autres Paul McCartney Steve Wonder, Elton John mais aussi Lady Gaga, qui les accompagnent sur un morceau ou l’autre.

L’avenir des Rolling Stones se situe derrière eux

De l’avis de La Nouvelle Ligne, Hackney Diamonds constitue un album de rock convenable, mais que l’histoire ne retiendra pas. L’histoire des Rolling Stones est depuis longtemps derrière eux, depuis les premiers succès des années 60 du siècle dernier et les quatre grands albums étalés de 1968 à 1972, Beggars Banquet, Let it Bleed, Stick Fingers et Exile on Main Street. Jamais leur verve créative n’a retrouvé la qualité de ces années-là; du reste, ni les Stones et moins encore le public ne s’y trompent car depuis trente ans le groupe parcourt le monde en tournées, au cours desquelles ils jouent peu ou prou les même quarante chansons tirées de ce répertoire-là.

Produit avec soin, on écoutera Hackney Diamonds, disponible gratuitement sur YouTube, avec plaisir bien que La Nouvelle Ligne doit avouer qu’elle estime que l’album goûte un peu le réchauffé. Dans la chanson Get Close par exemple, on reconnaîtra sans peine le saxophone qu’on avait déjà entendu, sans doute en mieux, il y a cinquante ans dans Can’t you here me knocking. Quant au duo de Jagger avec Lady Gaga dans Sweet Sound of Heaven, à nouveau de l’avis de La Nouvelle Ligne, il reste en deçà de celui avec Lisa Fischer dans Gimme Shelter. On l’a dit, l’album est gratuit, les Stones n’ont pas besoin de ça pour vivre – ça s’entend un peu.