Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Article publié dans “Histoire”

Une gerbe sur les ruines d’une église à Hambourg

Lors de sa visite d’État en Allemagne le mois dernier, le Roi Charles III a déposé une gerbe en présence du président allemand Franz Steinmeier sur le site de l’église Saint-Nicolas à Hambourg, une ruine préservée en commémoration du terrible bombardement de juillet 1943 mené par la RAF.

Blues de Prusse

Le fantôme de Hitler hante la Maison de Hohenzollern. En 1994, le Bundestag, adoptait une loi dont seule la langue allemande connaît le secret, la Ausgleichsleistungsgesetz (loi de compensation), qui règle les conditions auxquelles les demandeurs peuvent prétendre à des compensations pour les expropriations effectuées par les Alliés à l’issue de la Deuxième Guerre Mondiale. En effet, après la capitulation en 1945, l’Allemagne avait été dépourvue de sa souveraineté qu’exerçaient en son nom les quatre puissances occupantes. Chef de la maison impériale de Hohenzollern descendant à la quatrième génération de l’empereur Guillaume II, le Prince Georg Friedrich de Prusse a alors instruit ses avocats sur base de cette loi de mener des négociations secrètes avec les Länder de Berlin et de Brandebourg en vue d’obtenir la restitution d’une importante collection de biens meubles ainsi que le droit de jouir à perpétuité du Cäcilienhof, le château où s’était tenue la conférence de Potsdam en 1945, au cours de laquelle les Alliés avait justement réglé le sort réservé à l’Allemagne vaincue.

Le Brexit et la Réforme anglicane

A l’occasion du troisième anniversaire du Brexit, de l’avis de La Ligne Claire, on peut voir le débat à ce propos comme une manifestation contemporaine de la querelle qui avait animé la cour du Roi Henri VIII au XVIe siècle. On se souviendra qu’en 1534 le Parlement anglais avait promulgué l’Acte de Suprématie qui faisait du souverain le chef suprême de l’Église d’Angleterre après qu’Henri VIII eût tenté en vain d’obtenir du Saint-Siège l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon. Or, la prudence du pape est due, au moins en partie, à des considérations politiques puisque Catherine est la tante de l’empereur Charles-Quint, par ailleurs roi d’Espagne, le souverain le puis puissant d’Europe.

Le Saint-Suaire de Turin

Le Saint-Suaire de Turin fait partie des objets les plus étudiés au monde si bien qu’on ne compte plus les ouvrages qui lui ont été consacrés, parmi lesquels celui de Jean-Christian Petitfils, « L’enquête définitive » figure en dernière date. L’auteur a pour objectif de démontrer l’authenticité du suaire de Turin à travers une triple analyse historique, scientifique et artistique et entend notamment réfuter les conclusions d’une datation au Carbone 14 en 1988 et qui datait le linceul du XIVe et en faisant donc un faux. En réalité, plutôt que d’un suaire, à savoir un voile qui recouvre la tête d’un défunt, il s’agit d’un linceul, un linge qui enveloppe le corps tout entier. Dans ce contexte le caractère authentique du linceul signifie que c’est celui qui a enveloppé Jésus-Christ lors de la mise au tombeau.

A l’ombre des dieux, l’idée d’Empire

Dominic Lieven Dominic Lieven, issu d’une famille de la noblesse balte, auteur anglais spécialiste de la Russie, s’attaque ici à un thème cher à La Nouvelle Ligne, l’idée impériale. Dans son livre paru au printemps 2022, Lieven se propose d’examiner la fonction de la monarchie impériale héréditaire en tant qu’institution politique. Si notre époque est sans doute celle des états-nations, où, grosso modo, les populations qui parlent une même langue se regroupent au sein d’un ensemble politique, elle ne voit le jour qu’au XIXe et forme une cote mal taillée aux pays africains en particulier. En revanche, la notion d’empire comme institution politique est à la fois beaucoup plus répandue et plus ancienne dans l’histoire de l’humanité ; si en Europe l’empire romain en demeure l’archétype, les Chinois, les Perses ou les Incas ont adopté chacun de leur côté cette forme d’organisation politique. Royaume et Empire Il n’est jamais aisé de…

La Ruse

Operation Mincemeat, à l’origine de James Bond Le film La Ruse s’inscrit de plein pied dans le genre anglais des period dramas, c’est-à-dire des films ou des séries historiques, qui accordent une belle place aux décors et aux costumes évocateurs de la période en question ; Downton Abbey et The Crown en fournissent des exemples récents. Si, aux yeux de La Nouvelle Ligne, le genre n’est pas dépourvu de charme, il ne fournit pas non plus ipso facto le gage d’un bon film. Nous sommes à Londres en 1943. La ruse dont il s’agit ici consiste à faire croire aux Allemands que le prochain débarquement allié se déroulera en Grèce plutôt qu’en Sicile. L’Angleterre n’a pas son pareil pour produire, particulièrement en temps de guerre, des aristocrates excentriques qui inventent ici l’histoire vraie d’un cadavre muni d’une mallette qui recueille de papiers prétendument secrets, qu’un sous-marin larguera au large de Cadix.…

Le bâtard d’Hitler

Richard Coudenhove-Kalergi Fils d’un aristocrate austro-hongrois, diplomate de la Double-Monarchie, et d’une concubine japonaise, époux d’une actrice juive divorcée et de surcroît son aînée de douze ans, le comte Richard Coudenhove-Kalergi (1894-1972) incarne tout ce que Hitler déteste, un caractère cosmopolite, une naissance hors mariage et, bien entendu, le mariage avec une juive. Car Coudenhove ne s’arrête pas en si bon chemin, il suit des études de philosophie à l’Université de Vienne et rejoint le rang des intellectuels que Hitler déteste, pire encore il rejoint une loge maçonnique, là où sévissent ceux que Hitler tient responsable pour les malheurs du monde. Fondateur en 1924 du mouvement Pan-Europa, Coudenhove incarne le duel toujours actuel cent ans plus tard entre intellectuels et populistes, ceux qui tiennent d’une société cosmopolite et ceux qui se réclament d’un ancrage territorial, déterminé par la terre et le sang, Boden und Blut. Coudenhove et a Fédération Pan-Europa…

Spencer, un biopic qui s’affranchit des règles du genre

Princesse Diana Le film Spencer retrace ce que La Nouvelle Ligne décrit comme trois jours de cauchemar vécus par la Princesse Diana à l’occasion des fêtes de Noël qui réunissent la famille royale d’Angleterre à Sandringham en 1991. Le spectateur sait que le couple princier divorcerait l’an d’après mais le personnage de Diana, interprété de manière remarquable par Kristen Stewart, n’a encore qu’une intuition floue de ce que sera sa vie future. En 2017, le réalisateur, Pablo Larraín, s’était distingué déjà avec Jackie, où, plutôt que de raconter la vie de la veuve du président Kennedy, il raconte la manière dont elle met en scène les funérailles de son mari. De même, avec Spencer, Larraín évite la banalité d’un biopic et s’éloigne franchement de la série The Crown qui vise à prodiguer aux spectateurs l’illusion de la réalité. Ici on baigne dans une atmosphère onirique, nourrie par une musique angoissante,…