Chrétiens d’Orient: l’Eglise maronite
Après avoir parcouru les Eglises pré-chalcédoniennes puis les Chrétiens d’Orient, La Nouvelle Ligne se tourne maintenant vers les Eglises catholiques, de rite latin ou autre. La première de ces vignettes sera consacrée à l’Eglise maronite.
Origines
L’Eglise maronite trace ses origines à saint Jean Maron, qui quitta la ville d’Antioche pour mener une vie d’ermite dans les montagnes de Syrie aux alentours de l’an 400. Persécutés par l’Eglise syriaque d’Antioche qui venait de rejeter les canons du concile de Chalcédoine, les disciples du saint, décédé en 410, se réfugièrent au Liban. Dès cette époque les Maronites nouent des contacts avec la papauté qui leur accorde sa reconnaissance en 518. L’invasion arabe conduit les Maronites à élire le propre patriarche en 687, appelé lui aussi saint Jean Maron, et portant en concurrence avec trois autres dignitaires d’Eglises orientales le titre de Patriarche d’Antioche. Alors que s’ouvre la longue période de domination arabe, de toutes les Eglises orientales, seule la Maronite maintient la communion avec l’évêque de Rome après le schisme de 1054.
Nouveaux contacts avec Rome
Avec l’arrivée des Croisés et l’établissement des royaumes latins du Levant, les Latins et les Maronites renouent des contacts interrompus par quatre siècles de présence arabe et qui voient le pape reconnaître à nouveau le patriarche maronite et le confirmer en sa qualité de Patriarche d’Antioche. La disparition des Etats latins d’Orient fait place à une domination mamelouke puis à partir de 1516 à la suzeraineté ottomane qui établissent au sein de leur empire une principauté du Liban, fondée sur une alliance entre Maronites et Druzes.
Fidèles à la communion catholique, les Maronites fondent un collège à Rome en 1584 à l’inauguration duquel préside le pape Grégoire XIII. Ces liens permettent l’établissement au Liban de communautés religieuses catholiques, les franciscains, les capucins et plus tard les Jésuites et dont l’influence se fait encore sentir à notre époque. Dans le même temps la liturgie maronite subit une profonde révision sous l’impulsion du Concile de Trente (1545-1563) qui voit l’importation de la liturgie latine alors rénovée ; cette latinisation persiste de nos jours encore à telle enseigne que le rite maronite peine à se distinguer du rite latin introduit par Paul VI, bien que le décret conciliaire introduisant le nouveau rite précise en autant de mots qu’il ne s’applique qu’au rite latin et non pas aux autres rites catholiques orientaux.
De nos jours
A l’époque contemporaine, au long patriarcat du cardinal Sfeir, succéda en 2011 Mar Bechara Boutros Rahi, actuel patriarche de l’Eglise maronite, qui accéda à la dignité de cardinal au sein de l’Eglise catholique en 2012 ; comme tous les patriarches de cette Eglise il a adopté le nom de Boutros, à savoir Pierre, en souvenir de la présence de l’apôtre à Antioche, fondateur de ce siège patriarcal. On estime à trois millions le nombre de fidèles de cette Eglise, répartis en vingt-trois diocèses au Liban bien sûre mais aussi en France, en Océanie et en Amérique où émigrèrent grand nombre de Libanais à la fin du XIXe siècle alors que le pays était encore sous domination ottomane.
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