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La Révolution culturelle

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La Révolution culturelle

A l’heure où Le Temps et d’autres consacrent une série d’article au cinquantième anniversaire de la révolution culturelle, on ne saurait passer sous silence le rôle de Simon Leys, décédé en 2014 . Il fut le premier dans les années soixante du siècle dernier à l’appeler pour ce qu’elle était, une tentative violente de régler des luttes de pouvoir au sein du parti communiste chinois. Il y a peu, Philippe Paquet lui avait consacré une magnifique biographie, qui dévoile au lecteur à la fois l’écrivain, le calligraphe et la personne qui connaissait la Chine et la culture chinoise de manière intime.

Beaucoup en Occident, en particulier au sein des milieux intellectuels français et italiens, allaient voir la Révolution Culturelle comme une sorte de Mai 68 de l’Orient qui libérerait l’homme de la servitude alors que dans sa manifestation concrète il s’est agi d’un cortège d’atrocités commises à une échelle inouië. On verra ci-dessous l’extraordinaire intervention de Simon Leys sur le plateau d’Apostrophes en 1983 face à Maria-Antonietta Macciocchi, qui venait de publier au sujet de la Chine « Deux mille ans de bonheur ».

Par ailleurs La Nouvelle Ligne  renvoie ses lecteurs vers la recension qu’elle a consacrée à l’ouvrage de Tania Branigan, Red Memory, où elle évoque les souvenirs ou au contraire l’absence de souvenirs que la Révolution Culturelle a laissés soixante ans plus tard dans la Chine de XI Jinping. Là où Macciocchi voyait dans la Révolution Culturelle un nouvel Eden pour toute l’humanité, nous savons aujourd’hui – et Simon Leys savait déjà – qu’il s’agissait de massacres à grande échelle. A la différence , mettons, de l’Allemagne et de son passé nazi, il est interdit dans la Chine d’aujourd’hui d’évoquer ce passé-là. Aussi, la Chine est-elle condamnée à ployer sous le poids de ce traumatisme faute de pouvoir en parler.

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